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Tous contre la peine de mort !

mardi 25 mars 2008

Un jeune âgé de 24 ans, Saber Ragoubi, est sous la menace d’une exécution capitale après la confirmation de son jugement par la Cour d’Appel de Tunis. Six autres ont été condamnées à la prison à vie et les 22 accusés restants se sont vu infliger des peines allant de 30 à 3 ans d’emprisonnement.

Tous ces condamnés, âgés de 22 à 42 ans, ont été jugés dans l’ « affaire de Soliman », ville qui fut le théâtre d’ affrontements armés entre décembre 2006 et janvier 2007 qui ont fait 14 morts, dont un officier et un agent de sécurité, selon les autorités. « L’absence de preuve à charge », « la pratique de la torture pour arracher de faux aveux", les « incidents qui ont émaillé le déroulement du procès »,… ont été dénoncés par des avocats et des observateurs présents à l’audience. Mais le plus urgent, maintenant, est de sauver le jeune Saber Ragoubi de l’exécution capitale. Pour ce faire, une forte mobilisation nationale et internationale est impulsée avec le concours de toutes les organisations de défense des droits de l’homme, nationales et internationales. Le but de cette campagne est double : d’une part, sauver la vie de ce jeune condamné à mort, et, d’autre part, appeler une fois pour toutes à l’abolition de la peine capitale en Tunisie. Selon des sources judiciaires, la Tunisie observe depuis plusieurs années un moratoire de facto sur les exécutions, et le Président Ben Ali s’est engagé- en personne - en novembre dernier à "ne jamais signer l’exécution de condamnés à mort". Mais est-ce suffisant ?

Des organisations indépendantes de la société civile tunisienne appellent de leur vœu une « très forte mobilisation » pour « condamner le maintien de la peine de mort prononcée à l’encontre de Saber Ragoubi » et « pour dénoncer la peine de mort comme une violation au droit à la vie ». La LTDH, le CNLT, l’AISPP,… ont publié des communiqués dans ce sens, tout en appelant à la révision du procès au vu « des nombreuses irrégularités et des entorses au droit à la défense », constatées. Par ailleurs, la « Coalition nationale pour l’abolition de la peine de mort » qui regroupe cinq associations tunisiennes - l’ATFD, l’AFTURD, la LTDH, la section Tunisie d’AI et la FTCC- a rendu public un communiqué dans lequel elle regrette « que ce jugement ait été rendu à la suite d’un procès où les conditions d’une justice équitable n’étaient pas réunies » ; elle « demande la révision de ce procès », et « considère que « la peine de mort prononcé contre Saber Ragoubi est « une violation de son droit à la vie ». Par ailleurs, une pétition nationale circule dans ce sens et aurait déjà recueilli plusieurs centaines de signatures. Dans le même sens, des ONG internationales dénoncent les conditions de déroulement du procès et s’associent à la campagne de mobilisation contre l’exécution.

Dans un communiqué de presse publié jeudi 21 février, Amnesty International condamne la décision de la Cour d’appel de Tunis de maintenir la peine de mort prononcée à l’encontre de Saber Ragoubi. Elle affirme, par ailleurs, avoir observé de graves atteintes au droit des accusés à un procès équitable. Selon Malcolm Smart, directeur d’Amnesty International pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, "les autorités tunisiennes doivent désormais apporter une solution à cette carence de justice et ordonner que l’affaire soit rejugée, afin qu’une justice véritable puisse être rendue.…”La condamnation à mort, si elle est appliquée, violerait le droit à la vie de Saber Ragoubi.”,

La FIDH, de son côté, s’est jointe aussi au mouvement de mobilisation contre la peine capitale .Mobilisons-nous donc pour que cette page barbare de la peine de mort soit définitivement tournée.